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"Il y a dix ans, je n'aimais pas l'agriculture.
J'avais toujours vu travailler mes parents, tous les jours, sans jamais prendre de vacances, ni de week-ends.
C'est pour cela que j'ai choisi une autre voie et décidé d'être menuisier".
Résultat : Michel est aujourd'hui … éleveur à Garnier, lieu-dit Rocoule,
ça ne s'invente pas ! Le bout du monde ! Ici, le temps semble s'être arrêté.
Meuglements dans l'étable, ramages d'une voletée d'oiseaux, murmure d'un essaim d'abeilles…
Douces sonorités autour de la ferme de Michel Tronel, en vérité un authentique château
du 17 e siècle.
"Pendant huit ans, j'ai été menuisier." Jusqu'au jour où l'accident survient. "Vous
savez ce que c'est, huit ans sur une même machine, on est moins vigilant". Une seconde d'inattention
et c'est le drame. "J'ai perdu les 5 doigts de la main gauche. J'avais 24 ans". Trois mois après,
une greffe de deux doigts de pieds réussit et lui permet de conserver l'usage de sa main. "A l'époque,
je n'étais pas convaincu par les prothèses qu'on me proposait". Mais Michel doit tout de
même arrêter la menuiserie "car le travail minutieux devenait impossible". La voix est posée.
Une page s'est tournée.
Au centre de pré-orientation, Michel choisit de suivre une formation de paysagiste "parce que c'est
un métier qui permet d'être dehors". Il trouve ensuite rapidement un emploi à Saint-Étienne,
mais "j'avais trop de difficultés à manier la tronçonneuse ou à élaguer
!". L'expérience s'achève au bout de deux ans.
Au début de l'année 2001, Michel décide de changer à nouveau de voie pour
reprendre l'activité agricole de ses parents qui prennent leur retraite. Une décision "longuement
et mûrement réfléchie". "En dix ans, j'ai eu le temps de changer d'avis sur le métier"
reconnaît-il. A ces mots, Michel sourit. Le regard est rieur. "J'ai une certaine liberté
que beaucoup n'ont pas. Par exemple, je n'ai pas d'horaires fixes".
C'est une façon de voir les
choses : 37 vaches laitières, il faut tout de même s'en occuper ! Traite des bêtes
deux fois par jour, nourriture, mise en place des clôtures pour parquer les vaches, désherbage,
ensilage, réparations mécaniques… Pas le temps de s'ennuyer ! "Parfois, je ne vois
pas mon fils de la journée, car on n'habite pas sur place". Michel et sa femme envisagent d'ailleurs
de s'installer là. "Ce sera plus facile pour la vie de famille".
Avant de reprendre cette activité familiale, Michel a dû suivre une formation, le BPREA (Brevet
Professionnel Responsable d'Exploitation Agricole) lui permettant d'être responsable d'exploitation
agricole. "J'ai également fait plusieurs stages. C'est très intéressant de voir ce
qu'il se passe dans d'autres exploitations". Etape suivante, et non des moindres, les démarches
pour l'installation. "Stressant et lourd" reconnaît aujourd'hui Michel. L'Agefiph Rhône-Alpes
lui accorde une aide pour la reprise d'activité. "Il y a eu une période difficile, mais
les tracasseries administratives sont derrière moi".
Aujourd'hui, le métier lui plaît même s'il reconnaît manquer de temps pour sa
famille. "J'ai déjà changé quelques petites choses pour faciliter le travail, notamment
l'heure de traite des vaches". Ses parents et son frère lui donne un coup de main parfois le week-end,
"et on s'entraide aussi entre voisins". Sinon, Michel travaille seul sur l'exploitation. "Il faut travailler
pour vivre, mais ne pas vivre pour travailler" aime à rappeler Michel, un rien philosophe. "Le
métier a beaucoup évolué, heureusement !". Michel songe d'ailleurs à faire
appel au service de remplacement, "dans quelques années", afin de pouvoir partir en vacances. Le
temps de mettre un peu d'argent de côté.
©photos : Marie-laure Costa
haut de la pagetexte mis à jour le : 11 février 2005