PARCOURS DÉCEMBRE 1997 Opération des vertèbres dorsales MAI 1998 Une étude ergonomique est lancée AOÛT 1998 Dominique retravaille à mi- temps NOVEMBRE 1998 L'aménagement est terminé, Dominique retravaille à temps complet. |
"Quand j'ai dû être opéré, j'avais très peur
de ne pas pouvoir reprendre mon activité.
Je ne me voyais pas faire autre chose.
Je travaillais ici depuis mon plus jeune âge.
Cette scierie, c'est toute ma vie et en plus
c'est une entreprise familiale".
Vallée verdoyante. Des arbres à perte de vue. A la sortie d'un
virage, la scierie Dejon. Senteurs du bois fraîchement scié,
copeaux et billes de merisiers dans la cour, sifflements stridents des scies. "Uniquement du bois dur" précise Dominique.
C'est dans ce cadre enchanteur que Dominique reçoit ses
clients, menuisiers, ébénistes et négociants. "A 5 ans, j'ai reçu
ma première hache pour écorcer des rondins. A 12 ans, je
conduisais mon premier tracteur" raconte-t-il, une petite flamme dans l'oeil. La scierie, c'est toute l'enfance de Dominique.
Toute sa vie aussi. "Même en vacances, il va visiter les scieries
de la région" lance Françoise, sa soeur, amusée. Dominique
sourit. "C'est vrai" souffle t- il. Eclat de rire général.
"J'ai arrêté l'école à 16 ans pour travailler dans la scierie". A
26 ans, Dominique reprend même l'entreprise familiale. "J'ai
peut-être trop forcé, trop jeune. Et quand on en fait trop, à un
moment c'est le corps qui dit non". Il y a dix ans, les premières douleurs dorsales apparaissent. Radios, consultations,
les choses empirent rapidement. "J'ai commencé à faire sciatique sur sciatique, puis à avoir mal à une jambe, puis à
l'autre". Le verdict des médecins est sans appel : il faut opérer. "J'appréhendais vraiment l'opération, car il y avait également la greffe d'une plaque en titane pour souder les trois
dernières vertèbres". Dominique consulte plusieurs professeurs
avant de prendre sa décision. "Les médecins n'étaient pas sûrs
que je puisse retravailler en scierie. J'étais découragé…".
L'opération est un succès ! Dominique fréquente un centre de
réadaptation fonctionnelle "pour réapprendre à faire travailler
les jambes et prendre des bonnes habitudes pour porter et
me baisser". C'est là que Dominique est informé des possibilités offertes par Orsac Insertion, service d'accompagnement
à l'emploi. "Une véritable éclaircie. Tout à coup, on n'allait
pas être obligés de fermer l'entreprise !".
L'espoir renaît.
Après plusieurs entretiens à Orsac Insertion "pour connaître
tous les détails de l'intervention", tout s'accélère.
Une étude
ergonomique est lancée, très vite suivie des différents aménagements pris en charge par l'Agefiph Rhône-Alpes. Au
final, "la grosse scie a été équipée de retourneurs, de plaqueurs pour retenir les plateaux et de trains de rouleaux". Des
petits "plus" qui évitent les mouvements brusques du dos.
"Une ventouse permet également de déplacer les plateaux".
Petit à petit, Dominique peut reprendre son activité. D'abord
à mi-temps avant que l'aménagement soit terminé ; "j'étais
aux boutons de la machine, je ne faisais aucune manutention". Puis rapidement à temps complet. L'entreprise est sauvée, Dominique retravaille à la scierie, tout est pour le
mieux… "On a quand même dû arrêter l'exploitation forestière" finit-il par lâcher simplement. "Avant, on coupait et on
débardait nous-même" explique- t- il. Une activité plus dure,
plus physique que la scierie. "J'aimerais vraiment pouvoir
reprendre cette activité, car je l'aime beaucoup. Et puis avec
les nouvelles machines, ça doit être possible". Sa soeur ne
l'entend pas de cette oreille : "36 métiers, 36 misères…".
©photos : Marie-laure Costa
haut de la pagetexte mis à jour le : 18 mars 2004