Entreprise : Villa Marlioz 15, montée de Marlioz 73100 AIX LES BAINS |
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Activité : Hôtellerie/Restauration. Effectif du site : 42 salariés |
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Personnes rencontrées : Monsieur MONOD - Directeur, Monsieur LORENZO - Maître Nageur Sauveteur. |
"Je pense qu’il ne faut pas cacher son handicap. D’ailleurs lors de mon entretien, je suis venu en short"
C’est par ces mots que Stéphane LORENZO résume
son entretien d’embauche avec Cyril MONOD, pour le poste de Maître
Nageur Sauveteur au sein de la villa Marlioz.
En fait, c’est en fin d’année 2000 que Christiane GAMBINI
la chargée de mission du MEDEF Savoie rencontre Cyril MONOD le directeur
de la villa Marlioz, établissement d’hôtellerie restauration
de standing spécialisé dans la balnéothérapie, pour
l’informer et le sensibiliser à l’embauche et au maintien
de personnes handicapées. Mais l’établissement n’étant
pas dans une période de recrutement, la possibilité d’intégrer
une personne handicapée ne s’est pas posée dans l’instant.
Cependant, en fin d’année 2001, suite à
un départ, Cyril MONOD fait passer une offre d’emploi de Maître
Nageur Sauveteur. "Nous avons sélectionné 3 candidats
pour passer les entretiens. Très vite, le choix s’est porté
sur Stéphane, nous dit Cyril MONOD, car il avait une approche psychologique
plus fine et plus intéressante que les deux autres candidats"
Cependant rajoute Cyril MONOD "je me suis sincèrement posé
des questions sur son handicap. Je me suis notamment inquiété
par rapport à la partie technique du poste de Maître Nageur Sauveteur
(Le nettoyage du bassin par exemple)".
En fait, Stéphane est né sans fémur gauche,
il a donc le genou au niveau de la hanche. Afin de palier à ce manque,
Il porte une prothèse qu’il a souhaité fluorescente afin
qu’elle soit plus gaie.
"Ceci peut paraître paradoxal de vouloir mettre en évidence
son handicap" nous dit Stéphane, "mais le fait de
pratiquer du sport de haut niveau pendant 5ans, dans l’équipe de
France handisport, m’a permis de dépasser mes complexes".
Et lorsqu’on lui pose la question, s’il n’a pas envisagé
de changer d’orientation professionnelle, la réponse de Stéphane
ne laisse planer aucun doute. "Mes parents m’ont mis à
l’eau dés l’âge de 4 ans. C’est vraiment ma voie
et je suis bien dans cet élément".
Pour autant, si le recrutement de Stéphane n’a
posé aucun problème particulier en interne ou vis à vis
de la direction, il aurait pu y en avoir par rapport à la clientèle.
"Après tout nous répond Cyril MONOD, quand bien même
il y aurait eu des difficultés, c’était à nous de
faire en sorte qu’il n’y en ait pas".
D’ailleurs de part l’activité de la Villa Marlioz "le
handicap de Stéphane a été pour nous un facteur psychologique
positif par rapport à la clientèle".
Du côté de Stéphane, l’analyse est la même,
"certes il y a toujours eu et il y aura toujours certaines réflexions
de la part d’une minorité de clients. Mais de toute façon,
je n’y fais plus attention, ça me passe au dessus. En fait la réaction
la plus courante c’est plutôt l’étonnement pendant
les 5 premières minutes puis après ça devient un atout,
surtout par rapport à la clientèle dont s’occupe la Villa
Marlioz".
"Aujourd’hui, si on devait résumer nous dit Cyril MONOD, l’intégration de Stéphane au sein de notre établissement est une affaire toute simple. D’ailleurs, c’est la personne qui, à ce poste, nous a donné le plus de satisfaction".
Et quand on l’interroge sur la possibilité de réitérer le recrutement d’une personne handicapée, Cyril MONOD nous répond sans hésiter : "Oui bien évidemment, à compétence égale, je ne vois pas pourquoi je ne recruterais pas une personne handicapée. Par contre, si c’est pour jouer le bon samaritain, je ne le ferais pas".
haut de la pagetexte mis à jour le : 15 mai 2002