Entreprise : ALDIS SUD EST 1 clos des BAZ 74700 SALLANCHES |
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Activité : Distribution alimentaire Effectif du site : 50 salariés |
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Personnes rencontrées : Monsieur BONSERGENT - Responsable logistique du site, Le salarié |
"Si nous n’avions pas eu le cas du reclassement de ce salarié,
nous n’aurions jamais pensé à réintégrer l’activité nettoyage au sein de notre
entreprise."
Il est vrai que la démarche engagée par cette entreprise va à contre courant
de ce qui se fait actuellement dans l’économie. En effet, les entreprises ont
plutôt tendance à externaliser toutes les activités qui ne sont pas dans leur
cœur de métier.
D’ailleurs, lorsque Bruno FILLIARD chargé de mission Information/sensibilisation
au MEDEF Haute-Savoie rencontre François BULTEL Directeur de l’entreprise courant
2001, il l’informe sur l’embauche des personnes handicapées et la prévention
des risques de licenciements pour inaptitude, sans que pour autant cela fasse
échos à une problématique précise et immédiate.
Certes, lors de cet entretien a été abordé le cas d’un salarié, mais sans que
des solutions bien précises ne soient encore envisagées, à part une prise de
contact avec CAP EMPLOI 74 en liaison avec Bruno FILLIARD.
A
ce moment là, le salarié occupait un poste en mi temps thérapeutique de préparateur
de commande. Au sein de l’entreprise ALDIS, ce poste consiste, à partir d’un
bon de préparation, à stocker des produits alimentaires sur des palettes qui
seront ensuite chargées dans des camions de livraison. Ce travail sollicite
physiquement la personne puisqu’en moyenne un salarié peut manipuler 1 tonne/heure.
De même, la station debout est quasiment permanente.
Dans le cas de ce salarié sujet à des problèmes de hanche, cette sollicitation
physique très forte, même limitée à un mi-temps devenait insupportable et en
complète opposition avec les restrictions médicales de port de charges inférieures
à 5 kg.
Finalement, la solution est venue en partie du salarié lui même, puisque faisant
déjà une partie du travail de nettoyage dans le cadre de son mi temps thérapeutique,
la solution a été de lui donner l’intégralité de cette activité en la réintégrant
au sein de l’entreprise.
"Surtout que la qualité du travail de nettoyage effectué par l’entreprise
sous-traitante était loin d’être parfaite et que la propreté de l’entrepôt,
laissait parfois à désirer, alors même que le nettoyage venait de s’effectuer"
nous dit Christian BONSERGENT le responsable logistique du site.
Qui plus est "Avec ce salarié au sein de l’entreprise la réactivité est
immédiate, lors de problèmes occasionnels".
Afin de faciliter le travail de nettoyage, l’entreprise a procédé avec l’aide
financière de l’AGEFIPH, à l’achat d’une nettoyeuse autoportée avec direction
assistée.
Elle a complété cet achat par une balayeuse également automatisée, car le balai
en ciseaux aurait trop sollicité physiquement le salarié.
Aujourd’hui, il travaille 30 heures par semaine avec une amplitude horaire aménagée
de 13h30 à 19h30, qui prend en compte la nécessaire récupération du salarié
mais qui convient également aux besoins de l’entreprise puisque l’activité de
préparation de commande a lieu essentiellement durant la matinée.
Pour Christian BONSERGENT "Aujourd’hui, tout le monde y trouve son compte,
puisque le travail de nettoyage est de meilleure qualité et le salarié a un
emploi qui le sollicite moins physiquement et surtout qui lui plaît" "De
même, le fait qu’il y ait une personne exclusivement dédiée au nettoyage a fait
prendre conscience à une majorité de salariés de la nécessité d’un minimum de
propreté dans l’entrepôt. Cela les a responsabilisés." nous dit Christian
BONSERGENT.
Ce cas a également permis à l’entreprise de prendre conscience de la nécessaire
prévention des risques de licenciement pour inaptitude et du reclassement puisque
deux autres cas de maintien en emploi de chauffeurs poids lourd sont en cours
de solutionnement. Montrant s’il en était que l’entreprise a intégré le maintien
en emploi dans sa politique ressources humaines.
texte mis à jour le : 28 janvier 2003